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Edith Piaf: sa vie et ses chansons - Les liens entre la vie et l'oeuvre de la célèbre chanteuse


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Edith Piaf
Sa vie et ses chansons

(TPE / Travail personnel encadré - Facharbeit von Karolina Fischer im Unterrichtsfach Französisch am Meranier-Gymnasium Lichtenfels 1/2008)

Table des matières

1.    Introduction
2.    Les chansons d’Edith Piaf en relation avec sa vie en général
2.1   L’enfance et la jeunesse
2.2   Les débuts du succès
2.3   Les années de la Seconde Guerre Mondiale
2.4   Edith Piaf aux Etats-Unis
2.5   La dégradation continue de la santé
3.    L’attitude d’Edith Piaf envers l’amour à travers des chansons choisies
3.1   Une interview avec Mme Piaf
3.2   Les chansons expliquant sa façon d’aimer
3.2.1 « Monsieur Lenoble »
3.2.2 « Ça gueule ça, Madame »
3.2.3 « Demain (il fera jour) »
4.    Conclusion: « Non, je ne regrette rien »
5.    Littérature
6.    Annexe

1. Introduction

Elle arrive, avec un air gêné d'être si petite, la tête dans les épaules, la démarche en canard (...) mais pas intimidée pour deux sous (...) Elle s'arrête au bord du piano, contemple la salle avec un regard sans expression et chante. (...) D'abord, quoique prévenu, on ne fait pas attention... Et puis cette voix, cette voix froide de la couleur des huîtres (...), cette voix indéfinissable, rauque et ample, à la fois ordinaire et unique – mais unique -, cette voix humide, enrhumée, encore enfantine et déjà désespérée vous prend au creux du ventre, inexorablement (...).

En lisant ces mots admiratifs d'un auditeur présent lors les premières représentations de la Piaf, il est plus facile à comprendre pourquoi on l'a votée entre les dix personnalités les plus fameux de la France dans une émission de télévision française. Pendant sa vie relativement courte de 47 ans, elle représentera ou enregistra environ 300 chansons, dont 30 écrites par lui-même. Dans ce qui suit, je vais analyser dans quelle mesure certains événements biographiques et son attitude par rapport à l'amour l’ont influée au choix des textes de ses chansons.

2. Les chansons d’Edith Piaf en relation avec sa vie en général
2.1 L'enfance et la jeunesse

Edith Giovanna Gassion naquit à l'hôpital Tenon à Paris le 19 décembre 1915.  Son père est acrobat et sa mère n’exerce pas de métier, elle grandit donc dans une famille très pauvre. Comme sa mère Anetta Maillard Gassion l’abandonne à l’âge de sept ans et son père Louis Gassion ne peut pas s’occuper d’elle, Edith va d’abord vivre à la maison close de Bernay, où sa grand-mère travaille comme cuisinière. C’est là qu’elle attrape un mal de cornée et va presque perdre la vue à cause de cette maladie. Plus tard, Edith sera convaincu que Sainte Thérèse est venu à son aide pour la sauver et va la vénérer pendant toute sa vie. Après la guérison, elle va à l'école à Bernay. Elle est gâtée par les prostituées, qui pensent que cela porte bonheur que d’avoir un enfant dans la maison close. Mais le séjour confortable d’un an finit quand son père commence à l'emmener à ses tours dans le nord de la France et en Belgique. Edith l’accompagne alors et mène une vie dans les rues des villes jusqu'à l’âge de 15 ans.

En 1930, ils reviennent à Paris, mais ils seront désormais à trois: A l’âge de 49 ans, Louis Gassion a fait la connaissance d'une fille de 22 ans par annonce, et le 8 mars 1931, son amante Georgette l'Hôte donne naissance à une fille, Denise. Edith est jalouse de sa demi-sœur parce qu’elle n’est plus le seul centre d’intérêt de son père et reste ainsi marquée par l’abandon par sa mère. Elle quitte le petit hôtel dans la Rue Belleville pour être plus indépendante.

Avec sa copine Simone Berteaut, qui accompagnera Edith pendant beaucoup de périodes difficiles - et qui fera beaucoup d'argent en écrivant un livre sur Edith après sa mort - elle vit de travaux occasionnels et en chantant dans les rues de Paris. C'est pendant ce temps qu’elle rencontre son premier amour, Louis Dupont, qui la voit chanter et va aller habiter avec elle. Sa fille Marcelle naîtra en 1933. Malheureusement, Louis n'a pas d'emploi. Par conséquent, ils ne peuvent pas payer le loyer. Edith s'enfuit donc avec Marcelle, confie sa fille à une amie et recommence à chanter dans la rue avec Simone, aussi appelée Momone. Pendant l’été de 1935, la petite Marcelle Dupont meurt de Méningites. Ne pas ayant assez d'argent pour l'enterrement, elle doit le demander aux amis les plus proches.

La chanson Sérénade du pavé,  qu'elle va chanter pour la première fois en 1954, laisse renaître l'atmosphère de ce temps-là. Le texte tourne autour d'un homme pauvre qui demande à une femme inconnue une aumône en la suppliant: « fais-moi la charité » (vers 12). Des extraits comme « Si quelque jour, je deviens riche » ou « Si j'avais au moins un château » (vers 18 et 21) transmettent les désirs des démunis de la société, qui certainement concordent avec celles d'Edith pendant ce temps difficile de sa vie. Pourtant, quant à elle, c’est que ces désirs se sont réalisés plus tard. La chanson contient d’ailleurs aussi quatre vers (couplet 3 : « L'amour, vois-tu, moi, je m'en fiche. Ce n'est beau que dans les chansons. Si quelque jour, je deviens riche, on m'aimera bien sans façons. ») qui se réfèrent déjà aux problèmes qui se poseront seulement après, c’est-à-dire quand elle sera célèbre et riche (cf. 2.2). Elle va donc devoir apprendre à distinguer entre les vrais amis et ceux qui sont seulement avides de son argent.

2.2 Les débuts du succès

Sur le chemin d'une grande carrière, Edith Piaf allait pourtant d’abord profiter de et être influencée par deux hommes – Louis Leplée et Raymond Asso.

Un après-midi d'octobre 1935, Edith chante au carrefour de la rue Troyon et de l'avenue Mac-Mahon. Louis Leplée, le patron d'un restaurant-cabaret entend la voix de cette fille d'à peine vingt ans, il s'arrête, écoute et lui offre un contrat. Le moment est arrivé où la Piaf commence à sortir du rôle d’une fille des rues et à devenir une star célèbre. Comme elle a la disposition de savoir tout faire sans trop de peine, il lui faut écouter des chansons comme Les Mômes de la Cloche ou La Valse brune trois fois seulement avant de les chanter sans fautes.  Toujours habillée de chanteuse de la rue, portant un pullover qui n’a qu’une manche, elle s’impose sans problèmes lors sa première représentation au Gerny's, le cabaret de Leplée, et reçoit l'acceptation du public critique de cet établissement. Louis Leplée, qui pour Edith sera toujours le « papa Leplée », la soutiendra pendant un certain temps, mais malheureusement, il mourra précocement quand quatre jeunes hommes cambriolent son appartement et le tuent d'un coup de feu.

Pendant la période difficile qui suit, Edith fait la connaissance du librettiste Raymond Asso. A ce moment-là, elle a déjà chanté une de ses compositions, Mon amant de la Coloniale. Il va devenir une des personnes les plus importantes de sa vie et peut-être la plus importante quant à sa carrière. La Piaf est encore peu professionnelle à l’époque et Asso a beaucoup de choses à lui apprendre. Il lui enseigne les gestes, la modulation et tout ce qu’il lui faut encore pour être une chanteuse qualifiée. En plus, les deux tombent amoureux, et Asso quitte une autre femme à cause d’elle. C'est aussi Raymond Asso qui écrira beaucoup de ses textes, comme celui de Paris-Méditerranée ou Elle fréquentait la rue Pigalle, et Edith l'appelle « mon poète ». Très ambitieux, Asso réussit à recevoir un contrat chez A.B.C. pour Edith en mars 1937, le cabaret sur le boulevard Poissonnière. C'est la première fois qu'elle chante devant un public véritablement grand. C’est à partir de ce soir qu’elle est une star et qu’elle deviendra un mythe.

2.3 Les années de la seconde guerre mondiale

L’invasion allemande de la Pologne en 1939 provoque le début de la seconde guerre mondiale. A Paris, cela n'a d’abord pas de conséquences sensibles. La vie continue, et pendant qu'Asso combat pour la France, Edith fait la connaissance de Paul Meurisse, tombe amoureuse et va habiter avec lui. Elle entre aussi en contact avec le poète célèbre Jean Cocteau, qui s’inspire de la relation entre Edith et Paul pour sa pièce Le bel indifférent – et les deux amants jouent aussi les rôles principaux. Cocteau montre son admiration profonde en déclarant que « Madame Piaf a du génie, elle est inimitable. Il n'y a jamais eu d'Edith Piaf et il n'y en aura jamais plus! ».

Pendant le temps de l’occupation, il fallait être prudent en ce qui concerne les textes de chansons. Par hasard, un jour, un disque avec une chanson d’Edith datant de 1936, Il n'est pas distingué, passe dans un programme de Pierre Hiégel. Heureusement, cela n’a pas de conséquences – ni pour elle, ni pour l'écrivain du texte, ce qui est d’autant plus étonnant qu’elle contient le passage « Moi, Hitler, je l'ai dans l'blair, et je peux pas l'renifler, les nazis ont l'air d'oublier, qu'c'est nous, dans la bagarre, qu'on les a zigouillés... », ce qui montre ouvertement le mécontentement par rapport à la politique de Hitler. Avec cette phrase, Edith exprime certainement les sentiments de la plus grande partie des Parisiens à cette époque.

Quant au choix de ses chansons, Edith tient à raconter une histoire ou exprimer une ambiance. C’est pourquoi, entre autres, Edith jouit d’une telle admiration et compte parmi les dix personnalités les plus fameuses en France. Elle sait choisir les thèmes qui touchent et qui donnent à réfléchir. En choisissant parfois des textes écrits en français populaire ou même argotique (« l'blerre », vers 53; « l'fouign'dé », vers 62), Edith essaie de ne pas trop s’éloigner du peuple en tant que chanteuse fameuse, elle veut plutôt que celui-ci puisse s'identifier avec elle. Elle montre ainsi qu'elle est du côté des citoyens en ce qui concerne la lutte contre les nazis. Ou comme le dit Paul Meurisse, « [e]lle a trouvé des chansons qui respiraient à une certaine hauteur mais qui étaient quand même populaires. »

Tout comme le passage de Il n'est pas distingué, d’autres chansons de la Piaf font voir la haine pour Hitler et les nazis, mais elles insistent aussi sur d’autres aspects. C’est le cas de Où sont-ils, tous mes copains?, qui parle de tous les hommes qui sont partis pour faire la guerre comme s'il s'agissait d'êtres proche d'elle. C'est ainsi que la chanson communique une consternation personnelle d'Edith par rapport à tous ces « gars d'vingt ans » (vers 18) étant appelés sous les armes sans remède et sans espoir de rentrer sain et sauf ou même rentrer tout court. En énumérant plusieurs quartiers ou villages d'origine de ces garçons (« Saint-Cloud », « Villette », « Ménilmontant »), elle met d'une part l'accent sur la quantité importante de jeunes hommes étant partis pour faire la guerre, mais d'autre part elle insiste encore sur le fait qu'elle 'vit' elle-même cette situation, étant donné qu’il s'agit de lieux près d'elle. Dans le troisième couplet, elle se réfère explicitement à « un petit gars de Saint-Cloud » (vers 21) qui lui plait beaucoup, et elle lui accorde une plainte encore plus personnelle. On a l'impression – et c'est d'ailleurs bien possible – que Paul Meurisse, qui entre l’armée pendant sa relation avec Edith, se cache derrière ce personnage. Dans le quatrième couplet, le refrain change du pluriel (« Où sont-ils, tous mes copains ») au singulier (« Où est-il, mon p'tit copain »), ce qui renforce encore une fois l'impression d'une consternation individuelle quoique représentative.

Pourtant, dans le troisième couplet, le passage « Je sais qu'un jour, les gars d'un peu partout reviendront » (vers 43 et 44) aussi bien que dans la version finale du refrain (« Les voilà mes p'tits copains »), elle communique l'espoir et la confiance imperturbable si typique pour elle : Une fois qu'elle s'ait définie un but, elle ne l'abandonnera jamais, ce qui lui donne de la force surtout pendant les périodes les plus difficiles. Ce trait devient surtout évident pendant ce temps de guerre. A la fin de l'année 1943, par exemple, elle est une fois de plus confrontée au problème de l'alcoolisme, un problème héréditaire de la part de sa mère et suscité chez elle par sa grand-mère qui lui avait donné de l'alcool pour la calmer quand elle était encore petite. Mais cela ne l'empêche pas de s'engager pour les prisonniers. Sous le prétexte d'une tournée aux camps des prisonniers français en Allemagne, Andrée Bigard, sa secrétaire et membre de la Résistance, réussit à procurer des papiers falsifiés à de nombreux prisonniers, protégée par Edith et sa popularité. Dans ce contexte, elle ose même représenter la chanson Où sont-ils, tous mes copains et faire apparaître la tricolore au fond de la scène en chantant le dernier « Les voilà! », ce qui donne l'impression qu'elle soit enveloppée des couleurs nationales françaises. Les spectateurs, impressionnés, se lèvent, l'accompagnent en chantant ou bien pleurent tout émus. Cela n'étonne personne que la censure allemande interdise toutes les représentations suivantes. En somme, Edith supporte les évènements de la guerre en chantant des chansons qui tournent autour de cette guerre et qui en même temps se révoltent contre elle, dont Mon Légionnaire, Mon ami de la Coloniale ou Le Fanion de la Légion.

Les hommes et l'amour y sont toujours mêlés : C'est vers la fin de la guerre qu'un nouvel homme apparaîtra dans sa vie, Yves Montand, chanteur au Moulin Rouge. Les deux tombent amoureux, et Edith se met immédiatement à le remodeler à sa manière. Après avoir persuadé Henri Contet d'écrire des chansons pour lui, elle veut qu'il change de style et de caractère, exigeant une subordination absolue. Après avoir joué ensemble dans le film Etoile sans lumière de Marcel Blistène en 1945, Yves devient lui-même une star – et elle le quitte.

2.4 Edith Piaf aux Etats-Unis

Contrairement à Montand, qui va la pleurer encore longtemps, Edith fait la connaissance d'autres hommes. Elle entre en contact avec les Compagnons de la Chanson, un groupe de neuf chanteurs populaires en toute l’Europe à l'époque. Edith chantera Les trois cloches avec eux, et ils joueront ensemble dans le film Neuf garçons, un cœur.

Lors une tournée aux Etats-Unis avec eux, Edith fait la connaissance de Marcel Cerdan, un boxeur célèbre et invincible à l'époque. Ce n'est pas le coup de foudre, l'amour entre les deux se développe lentement. Bien que Cerdan ait une femme, Marinette, à Casablanca, il entame une liaison avec Edith, et cela sera la seule relation à laquelle la Piaf, lui-même, ne mettra pas un terme. Ses amis ne l'ont jamais vue plus heureuse, elle se retient même en se soumettant à son partenaire. Mais en Octobre 1949, la malchance survient : Un avion d'Air France s'écrase avec Marcel à bord. Aucun passager ne survivra.

Le temps après sa mort est marqué de la tristesse profonde d’Edith. Pour pouvoir continuer, les admirateurs et amis lui donnent de la force. Simone Berteaut essaie de lui aider en faisant tourner les tables ensemble, et Edith a parfois l'illusion d'être en contact avec Marcel. Cette situation ce reflète dans la chanson La fête continue. Elle se compose d'un refrain qui parle d'une fête sans fin et de trois couplets énumérant les différents types du mauvais destin. Le premier parle de gosses avec un « père  » qui «  est malade » et une « mère » qui « est partie » (vers 6). A cause de la musique qui vient d'une fête, personne ne se rend compte de leurs cris. En voilà une référence cachée à la vie d'Edith: Quand la mère l'avait quittée, une tante l'a retrouvée seule et endormie dans l'appartement, juste par hasard. C'est que ni la mère ni le père s'occupaient de la petite fille. Le deuxième couplet parle d'une veuve qui a tout perdu, son mari aussi bien que son fils. La parallèle dans la vie de la Piaf est évidente. Après avoir perdu sa fille Marcelle, elle perd son grand amour Marcel. Mais « La fête continue... » (réfrain, vers 4), la vie continue. Le troisième couplet parle des vieux qui « ont perdu leur fille depuis vingt-cinq ans » et qui « n'ont qu'une marotte: faire tourner les tables » (vers 30, 31). C'est là un commentaire autocritique et amère, comme faire tourner les tables avec Simone est devenu une habitude pour elle après l'accident de Marcel. Dans le dernier refrain, elle fait appel à l'amour en remplaçant le mot « chansons » par « amour ». L'amour, c'est le seul moyen contre l'égoïsme, et ce dernier est explicitement critiqué dans cette chanson.

La chanson Tous les amoureux chantent traite le thème de deux amoureux dont l'un meurt d'un accident. Il s'agit de Suzon et Jean-Pierre, qui « chantent à leur manière des chansons de la rue ». Quand Jean-Pierre meurt (« C'est Suzon, qui court éperdue sans Jean-Pierre... » vers 32, 33), le refrain change de « dans la rue, tous les amoureux chantent » à « dans la rue, tous les amoureux pleurent ». Là encore, Edith Piaf critique l'égocentrisme de la foule qui « se moque des amoureux (...), qui meurent dans la rue » (dernier refrain, vers 49 et infra). Bien qu’Edith ait de nombreux vrais amis, comme Lou Barrier, Raymond Asso, Charles Aznavour et Charles Dumont (on voit l'importance surtout des hommes dans sa vie), elle demande une compassion plus général et n'accepte pas que l'on vive sans s'occuper des autres.

2.5 La dégradation continue de la santé et la mort

Au début de 1950, Edith enregistre 18 chansons, comme - entre autres - Hymne à l'amour avec un texte écrit par lui-même et la musique composée par Marguerite Monnot.

Mais bien qu'elle devienne de plus en plus célèbre, Edith succombe encore au problème de son alcoolisme. A cette époque, elle rencontre l'acteur américain Eddie Constantine. Comme elle le trouve irrésistible, elle le séduit. Une liaison de deux années commence. Eddie va dire après qu'Edith ne tient pas à l'amour corporel. Convaincu du fait qu'aucun homme ne puisse résister au charme d'Edith, Constantine assume qu'Edith voulait se venger des hommes de sa jeunesse, en séduisant tour à tour les hommes les plus bels et les plus importants.  Cette impression s'inscrit dans une observation plus générale, c'est-à-dire dépassant ses relations amoureuse, résumé par Bruno Coquatrix de la manière suivante: « Elle s'est vengée toute sa vie d'une jeunesse épouvantable ! » 

A l’âge de 37, Edith n'est pas encore mariée et veut sortir de cette situation. Après plusieurs tentatives, elle se décide pour Jacques Pills, chanteur célèbre et gagnant du Grand Prix du Disque en 1932. Elle l'épouse en juin 1952, le mariage à l'église s'ensuit à Saint Vincent de Paul à New York. Marlene Dietrich, une bonne amie d'Edith depuis son premier séjour aux Etats-Unis, sert de témoin et s'occupe de l'organisation. Mais il est toujours difficile de maintenir un mariage quand les deux mariés sont fameux et voyagent dans le monde entier. C'est pourquoi ils divorceront en 1957, pourtant sans grands drames.

Quant aux chansons de cette phase de sa vie, Edith a l'air d'avoir atteint le sommet de la perfection. Elle chante entre autres Bravo pour le clown, Les amants d'un jour et  L'homme au piano, toujours avec le même succès. Surtout Je ne regrette rien va devenir une de ses plus fameuses et plus belles chansons. Après une courte liaison avec le compositeur Charles Dumont, celui-ci lui restera fidèle en formant partie du cercle de ses amis les plus proches. Edith joue aussi dans plusieurs films, comme par exemple Si Versailles m'était conté ou Les amants de demain.

Mais contrairement à sa vie professionnelle, la vie personnelle se dégrade de plus en plus. Elle n'arrive plus à contrôler sa passion pour l'alcool, tout en continuant de donner des concerts au public, qui deviendra ainsi le témoin des effets dévastateurs de la drogue. A cause de plusieurs petits accidents de voiture et de nombreuses attaques de rhumatisme, la dégradation de sa santé s'aggrave. Edith s'affaiblit de plus en plus. Pour pouvoir apparaître devant son public au début de l'année 1961, il lui faut toujours une injection de Coramin. Ses jambes et pieds sont enflés, et il faut qu'on la porte de la scène à sa chambre.  Bien qu'elle réussisse tout de même à chanter son programme entier, sa voix ne s'impose plus. En octobre 1962, Edith épouse Theo Sarapo, coiffeur d'origine grec. Au lieu d'entamer un séjour à l’hôpital pour qu’elle se repose, Edith prend le peu de temps qui lui reste pour donner une formation de chanteur à son mari. Elle tient à ce qu’ils peuvent chanter A quoi ça sert, l'amour en duo. Malgré toute la force dont elle dispose donc évidemment encore, Edith Piaf meurt le 12 Octobre en 1963. Deux millions personnes assistent à son enterrement. A l'en croire ces adhérents, « Edith Piaf n'est heureusement jamais morte, ni pour la science, ni pour la chanson. Il s'agit d'une apothéose. »

3. L´attitude d´Edith Piaf envers l´amour à travers des chansons choisies
3.1 Une interview avec Mme Piaf

« Vous chantez toujours l'amour; ç'a beaucoup d'importance pour vous? C'est pas qu'un mot, pour vous, l'amour? »
Mme Piaf: « Non, ça fait partie de la chanson. »
« Et de votre vie aussi? »
Mme Piaf: « De ma vie! »
« Il y a beaucoup d'amours dans votre vie? »
Mme Piaf: « Oui, sans amour on ne vit pas. »
« Vous n'en regrettez aucun? »
Mme Piaf: « Non. »
« Même ceux qui vous ont déçue? »
Mme Piaf: « Personne ne m'a déçue au fond. »
« Pourquoi? »
Mme Piaf: « Mais parce que c'était moi qui fabriquais les personnages. Alors, ils étaient tels que je voulais qu'ils soient. »
« Et lorsque c'est fini? »
Mme Piaf: « J'arrête de me faire du cinéma. »

3.2 Les chansons expliquant sa façon d'aimer
3.2.1 Monsieur Lenoble

Comme Edith joue souvent le rôle de la femme qui quitte son amant, cette valse de Michel Emer sur un certain Monsieur Lenoble qui « est très triste depuis que sa femme l'a quitté » (vers 1, 2) lui va bien. Il est pourtant intéressant qu’Edith y chante depuis la perspective d’un homme délaissé par une femme qui se suicide. Cela montre qu'elle n'est pas une femme froide et qu’elle ne quitte pas ses amants sans scrupules, puisqu’elle se montre capable à se mettre à la place de l'homme.

La raison pour ses ruptures fréquentes est mentionnée dans l'interview citée plus haut: Elle « se fait du cinéma » au début et ne reconnaît pas le vrai caractère de l’homme en question. A partir du moment où ils vivent ensemble, la vie réelle ne concorde pas son image. C’est qu’Edith se trompe souvent quant au caractère de l'homme en question. Elle l'admire, elle l'aime, et dès qu’il montre son vrai naturel, elle l'abandonne. A la question s'il y a un homme qui l'a plus marquée que d'autres, Mme Piaf répond en mettant l’accent sur la valeur de la sincérité: « Hélas, je ne peux pas dire de noms. Il y en un, oui [c'est Marcel Cerdan]. Parce qu'il était vrai aussi. Il était sincère. Un qui n'était pas comme les autres. Alors, je l'ai vraiment aimé dans le vrai sens du mot. »

Persuadée qu’elle soit totalement franche elle-même, pour Edith, c’est toujours l’homme qui est responsable pour leur liaison ratée. Elle n’est pas belle au sens classique, mais attire les hommes à cause de son énergie. Et quant à elle, elle se laisse séduire facilement et a donc des difficultés à être fidèle. Il n’y a qu’Yves Montand et Marcel Cerdan auxquels elle l’ait été vraiment. En 1936, le temps du début du succès, elle a même trois amants en même temps: Pierrot, rencontré dans un bar; Léon, rencontré dans la rue; René, rencontré au cabaret. Quand ils l'apprennent, l'histoire finit mal, puisque les trois hommes sont fâchés et René lui enverra des menaces encore 20 ans après.

Il faut dire quand même qu'on ne sait pas si les journalistes n'ont pas exagéré pour profiter du scandale. Pour défendre Edith, on pourrait aussi avancer en sa faveur que sa vie était marquée de périodes difficiles et chaotiques et que, comme tous les gens riches et célèbres, elle avait des difficultés de distinguer entre l'admiration, l'égoïsme et l’amour sincère.

3.2.2 Ça gueule, ça, Madame

Dans cette chanson – écrite par elle-même et Gilbert Bécaud pour Jacques Pills – Edith Piaf se moque de soi-même. Bien que le mariage avec Jacques soit décrit de manière humoristique, voire même ironique, l'attitude de la maîtresse Edith dans la chanson correspond bien avec celle de l’Edith réelle, puisque Ça gueule, ça, Madame traite un conflit entre Edith et Jacques. Edith est présentée comme très dominante, parce qu’ « on n'entend qu'elle dans la maison » (vers 11), et elle dit: « Faudrait pas croire que tu me fais peur! » (vers 16) pour que Jacques ne pense guère que « Je vais lui donner raison! » (vers 28).

Cet aspect la marque plus que d’autres: Tous les amis confidents devaient organiser leurs journées d’après le déroulement de celles d’Edith. Comme elle préférait d'être active pendant la nuit et de dormir le jour, la santé de quelques-uns de ses amis a même souffert considérablement. Eddie Constantine et Charles Aznavour, par exemple, devaient l'accompagner au film Le troisième homme 17 fois, parce que ce film plaisait si bien à Mme Piaf qu'elle voulait en découvrir tous les détails. Le peintre Douglas Davis, un amant de six mois en 1959, compte parmi les rares hommes qui s’exprime sur ses difficultés à déployer la servilité requise par la Piaf, et il dit même: « Je ne l'ai plus supporté. »

Mais bien qu’Edith ne respecte pas trop les désirs de ses amis, en ce qui concerne l'argent, c'est toujours elle qui paie l'addition au restaurant, parfois pour vingt personnes. Elle n’autorise pourtant personne à consommer de l’alcool dans sa présence. Ceux qui ne respectent pas cette loi risquent de ne plus jouir de sa soutenance financière.

Malgré tout, elle semble être consciente du fait qu’il est difficile de ne pas l’aimer tout de même. C’est ainsi que Jacques s’exprime dans le dernier couplet : « Je la reprends tout contre moi et je l’enferme dans mes bras... » (vers 51, 52) . Cela concorde avec la déclaration d’Eddie Constantine qu'aucun homme ne lui peut résister.

Surtout le vers 19 « Ça bouge, ça crie, ç'est tout furieux » montre le tempérament d'Edith, qui explique aussi le volume extraordinaire de sa voix. On sait que surtout pendant sa relation avec Paul Meurisse il y avait des conflits véhéments régulièrement, finissant souvent avec de la vaisselle cassée ou des rires aux éclats.

Mais le dernier mot est toujours à Edith: « Jacques!!! Tu viens, oui ?!... » (vers 60).

3.2.3 Demain (il fera jour)

Demain il fera jour. C'est quand tout est perdu que tout commence.
Demain il fera jour. Après l'amour, un autre amour commence.

Cette chanson montre la grande confiance au bien, à l'espoir, à la volonté forte et à l'optimisme indestructible, qui concordent exactement avec l'attitude d'Edith Piaf et avec sa déclaration dans l'interview (cf. 3.1), d'après laquelle elle n'a pourtant jamais été déçue par l'amour.

Cette force est aussi la cause pour laquelle elle puisse longtemps résister à sa maladie et continuer à donner des représentations. En 1959, le temps de plusieurs collapsus sur stage, Maurice Chevalier lui rend visite à l’hôpital, et il est tellement surpris qu'elle semble ne pas se sentir mal et plaisante tout le temps. A la question comment elle réussit à se remettre si bien avoir gardé le lit si longtemps, elle répond: « J'en crois simplement. »

En ayant passé par de rudes épreuves comme jeune fille, Edith ne supporte pas d'être seule pendant toute sa vie. Un amoureux relaye toujours l'autre. Après la relation avec Louis Dupont à l’âge de 17 ans, il n'y a aucune phase de sa vie sans amant. La suite des liaisons continue donc sans interruption, tout comme dans la chanson « après l'amour, un autre amour commence. » (vers 5,6).

Dans un questionnaire publié dans Music-Hall, no59 en 1960, la grande valeur de l’amour pour Edith devient évident:

« Laquelle est votre devise? »
« Aimez! »
« Si vous devrez donner un conseil à une femme, lequel serait-il? »
« Aimez! »
« Et à une jeune fille? »
« Aime! »
« A un enfant? »
« Aime! »

parce que « Dans ton coeur brisé pour toujours, il reste encore de l'amour. » (vers 20, 21)

4. Conclusion: Non, je ne regrette rien

Non, rien de rien, non, je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal
Tout ça m'est bien égal
Non, rien de rien, non, je ne regrette rien
C'est payé, balayé, oublié, je me fous du passé 

Edith Piaf Videos: La Vie En Rose


Padam, Padam


Milord


L' hymne A L'amour


S o p h i e


Mon Dieu - 1961


A Quoi &Ccdil;a Sert L'Amour


Bravo Pour Le Clown


L'Homme à la Moto


L'Accordeoniste


Les Trois Cloches


Emporte-Moi


Adieu mon coeur


Interview 1


Interview 2 - Part 1/2


Interview 2 - Part 2/2


Interview 31 05. 1962

Comme beaucoup de textes de la chanson française, ce texte de Charles Dumont sur une femme qui ne veut pas penser au passé et qui repart toujours à zéro va parfaitement avec la façon de vivre d'Edith Piaf. Dans une interview avec Paul Giannoli, elle dit que tous les évènements amoureux de sa vie lui ont enseignés de nouvelles expériences et qu’elle n'a jamais été déçue. Elle a jouit de sa vie, il n'y a rien à regretter. Et si elle avait la possibilité de commencer à nouveau, elle ferait tout de la même façon. Edith a profité de sa vie au maximum, et non pas seulement pour soi-même, mais aussi pour en donner aux autres. C’est que Marcel Cerdan dit: « Ce que tu fais, Edith, est meilleur que ce que je fais car tu leur apportes le bonheur et l'amour. »  Elle a rendu des millions de gens heureux, car « sa voix qui contenait tant de détresse et tant de tourments était une voix d'amour. »18 (Jean Noli)

5. Littérature

Crosland, Margaret: Piaf, Biographie. Berlin: Ullstein, 1997
Duclos, Pierre: Piaf. Paris: Editions du Seuil, 1995
Laframboise, Philippe: Edith Piaf, La chanteuse du siècle. Les Editions des Amitiés Franco-Québécoises, 2000 
Monserrat, Joëlle : Edith Piaf. « Non, je ne regrette rien. » München : Wilhelm Heyne Verlag, 1992

6. Annexe

La musique française: http://www.frmusique.ru/texts/p/piaf_edith/piaf.htm [27.12.2007]

Sérénade Du Pavé

1    Si je chante sous ta fenêtre
2    Ainsi qu’un galant troubadour
3    Et si je veux t’y voir paraître
4    Ce n’est pas, hélas, par amour
5    Que m’importe que tu sois belle
6    Duchesse, ou lorette aux yeux doux
7    Ou que tu laves la vaisselle
8    Pourvu que tu jettes deux sous

9    Sois bonne ô ma chère inconnue
10  Pour qui j’ai si souvent chanté
11  Ton offrande est la bienvenue
12  Fais-moi la charité
13  Sois bonne ô ma chère inconnue
14  Pour qui j’ai si souvent chanté
15  Devant moi, devant moi sois la bienvenue

16  L’amour, vois-tu, moi je m’en fiche
17  Ce n’est beau que dans les chansons
18  Si quelque jour je deviens riche
19  On m’aimera bien sans façons
20  J’aurais vite une châtelaine
21  Si j’avais au moins un château
22  Au lieu d’un vieux tricot de laine
23  Et des bottines prenant l’eau

24  Sois bonne ô ma chère inconnue
25  Pour qui j’ai si souvent chanté
26  Ton offrande est la bienvenue
27  Fais-moi la charité
28  Sois bonne ô ma chère inconnue
29  Pour qui j’ai si souvent chanté
30  Devant moi, devant moi sois la bienvenue

31  Mais ta fenêtre reste close
32  Et les deux sous ne tombent pas
33  J’attends cependant peu de chose
34  Jette-moi ce que tu voudras
35  Argent, pain sec ou vieilles hardes
36  Tout me fera plaisir de toi
37  Et je prierai Dieu qu’il te garde
38  Un peu mieux qu’il n’a fait pour moi

39  Sois bonne ô ma chère inconnue
40  Pour qui j’ai si souvent chanté
41  Ton offrande est la bienvenue
42  Fais-moi la charité
43  Sois bonne ô ma chère inconnue
44  Pour qui j’ai si souvent chanté
45  Devant moi, devant moi sois la bienvenue…

 Il n'est pas distingué

1     Zidor qu'on s'arrache à la ronde,
2     C'est un titi sans instruction
3     Mais qui fait fureur dans le grand monde.
4     C'est un as de l'accordéon.
5     Entre deux javas populaires,
6     Les marquises, les baronnes, s'inquiètent tour à tour
7     De ses idées particulières,
8     Ses pensées sur la femme et ses vues sur l'amour.
9     Zidor n'emploie pas les mots sophistiqués
10  Mais leur dit : "J'vais vous expliquer :
11  L'amour c'est rudement compliqué.
12  Y a rien comme les gonzesses
13  Pour vous l'faire rechiquer.
14  Un coup d'chance, on a fabriqué
15  Un rancart et l'on a l'palpitant culbuté.
16  Moi, j'ai les pieds plats pour douiller
17  Et quand une poule se gourre
18  Que j'vas les envoyer...
19  J'y refile en poire "Va te laver".
20  J'renkiff mon benard et j'resbigne en louss'dé."
21  Il n'est pas distingué...
22  Quelqu'un lui d'mande : "Pardon si j'ose
23  Solliciter un autre avis.
24  Vous amusâtes-vous la même chose
25   Avec Topaze qu'avec Fanny ?
26   Vous réjouissez-vous davantage
27   Avec Paganini qu'avec Nina Rosa ?"
28   "Ah bah !" fait Zidor "C'est dommage
29   Mais j'vous jure que j'connais pas toutes ces gonzesses-là."
30   Quand il s'aperçut qu'il avait détonné,
31   Il reprit sans plus s'extasier :
32   "L'théatre c'est bon pour les nichés.
33   L'musical c'est pas mal, mais j'préfère le ciné.
34   J'aime mieux voir la bouille à Bouboule
35   Qu'une vieille poule qui s'écroule
36   Et qu'y faut faire étayer.
37   J'regrette pas mes trois larantquès,
38   Quand j'vois Liliane Harvey et Garat s'embrasser
39   Et l'soir j'm'endors dans mon pucier
40   En rêvant que Marlène m'a pris comme régulier."
41   Il n'est pas distingué !

42   Sur le gâchis diplomatique,
43   On daigne l'interviewer aussi
44   Mais Zidor devient pathétique
45   Quand Hitler est sur le tapis.
46   Quelqu'un fait : "C'est l'type spécifique
47   D'l'historien désaxé au faciès hilarant,
48   Mégalomane pathologique, indiscutablement,
49   Un rétro déficient... "
50   Au premier abord ça paraît compliqué
51   Mais Zidor vient tout expliquer :
52   "D'abord y a qu'à pas s'dégonfler.
53   Moi, Hitler, j'l'ai dans l'blerre
54   Et j'peux pas le renifler.
55   Les nazis ont l'air d'oublier
56   Qu'c'est nous, dans la bagarre,
57   Qu'on les a dérouillés...
58   Moi si j'le poissais à jacter,
59   J'y ferais : Marr' de bobards.
60   Y faut les envoyer.
61   Si t'es nazi, va t'faire piquoûzer
62   Et pis j'y balancerais ma godasse dans l'fouign'dé."
63   Il n'est pas distingué.

Où sont-ils, tous mes copains ?

1    Où sont-ils, tous mes copains
2    Qui sont partis un matin
3    Faire la guerre ?
4    Où sont-ils, tous mes p'tits gars
5    Qui chantaient : "On en r'viendra,
6    Faut pas s'en faire."
7    Les tambours et les clairons
8    Accompagnaient leur chanson
9    Dans l'aube claire.
10  Où sont-ils, tous mes copains
11  Qui sont partis un matin
12  Faire la guerre ?

13  Je connaissais des p'tits gars de Saint-Cloud.
14  Je connaissais des gars de la Villette.
15  Je connaissais des gars d'un peu partout.
16  Pas un de ceux-là n'a fait la mauvaise tête.
17  Y'en avait d'Ménilmontant.
18  Y'en avait des gars d'vingt ans.
19  Tous ont répondu : "Présent !"
20  Et sont partis en chantant...

21  Je connaissais un p'tit gars de Saint-Cloud.
22  Ses yeux rieurs m'avaient tourné la tête.
23  Il était grand et me plaisait beaucoup.
24  Quand je l'ai connu, pour moi ce fut ma fête.
25  Comm' les gars d'Ménilmontant,
26  Il a répondu : "Présent".
27  Lui aussi avait vingt ans,
28  Il est parti en chantant :

29  Où est-il, mon p'tit copain
30  Qui est parti un matin
31  Faire la guerre ?
32  C'était un gentil p'tit gars
33  Qui chantait : "On en r'viendra,
34  Faut pas s'en faire."
35  Les tambours et les clairons
36  Accompagnaient sa chanson
37  Dans l'aube claire.
38  Où est-il mon p'tit copain,
39  Qui est parti un matin
40  Faire la guerre ?

41  Je sais qu'un jour, les p'tits gars de Saint-Cloud,
42  Je sais qu'un jour, les gars de la Villette,
43  Je sais qu'un jour, les gars d'un peu partout,
44  Reviendront : Alors, ce sera jour de fête.
45  Tous les gars d'Ménilmontant
46  Ramèneront leurs vingt ans,
47  Tous ensembl' crieront : "Présent !"
48  Et reviendront en chantant :

49  Les voilà mes p'tits copains
50  Qui sont partis un matin
51  Faire la guerre.
52  Les voilà tous ces p'tits gars
53  Qui chantaient : "On en r'viendra,
54  Faut pas s'en faire."
55  On entendra les garçons
56  Chanter de belles chansons.
57  Tout sera clair,
58  Le voilà mon petit copain,
59  Qui est parti un matin
60  Faire la guerre.

61  {Coda:} Le voilà ! Les voilà !

Tous Les Amoureux Chantent

1    Dans la rue,
2    Tous les amoureux chantent,
3    Tous les amoureux chantent
4    Des chansons de la rue.
5    Par-dessus,
6    Le soleil les inonde
7    Et la foule et le monde
8    Les noient dans la cohue.

9    Dans la rue, Suzon avec Jean-Pierre
10  Chantent à leur manière
11  Des chansons de la rue.
12  Elle est si blonde…
13  Aussi blonde qu’un rayon de soleil.
14  Ses boucles vagabondent,
15  Découpent sur le ciel
16  Des auréoles rondes
17  Et lui…
18  Un petit gars de chez nous,
19  C’est tout.
20  Ils n’ont pas quarante ans à eux deux.
21  Vivent les amoureux de la rue!

22  Dans la rue,
23  Tous les amoureux chantent,
24  Tous les amoureux chantent
25  Des chansons de la rue.
26  Par-dessus,
27  Le soleil les inonde
28  Et la foule et le monde
29  Les noient dans la cohue.

30  Mais qu’y a-t-il dans la cohue,
31  Dans la cohue de la rue?
32  C’est Suzon qui court éperdue
33  Sans Jean-Pierre… sans Jean-Pierre…
34  Éperdue…
35  Dans la rue,
36  Suzon pleure, pleure son amour.
37  Attention…
38  Autos, vélos klaxonnent.
39  On sonne, on siffle, on crie Attention!
40  Un coup de freins…

41  Dans la rue,
42  Tous les amoureux pleurent,
43  Tous les amoureux pleurent
44  Dans la rue.
45  Par-dessus,
46  Le soleil et la ronde,
47  La folle ronde,
48  De monde qui rit
49  Car la cohue se moque des amoureux
50  Qui meurent,
51  Qui meurent dans la rue… 

La Fête Continue

1    La fête bat son plein, musique et manèges,
2    Nougats, carabines, voyantes, femmes nues.
3    Du matin au soir, c’est un long cortège:
4    Chansons, balançoires, la fête continue…

5    A l’étage en-dessous, y a des gosses qui braillent.
6    Le père est malade, la mère est partie.
7    Il fout des taloches à toute la marmaille
8    Mais le bruit de la fête couvre tous leurs cris.
9    Au-dessus, deux jeunes gens. Faut voir comme ils s’aiment,
10  Oui, mais leurs parents ne veulent rien savoir.
11  Ils ont décidé qu’ils s’aimeraient quand même
12  Et qu’ils se tueraient… et c’est pour ce soir…

13  La fête bat son plein, musique et manèges,
14  Nougats, carabines, voyantes, femmes nues.
15  Du matin au soir, c’est un long cortège:
16  Chansons, balançoires, la fête continue…

17  Plus haut, c’est une veuve. Plus rien ne l’intéresse.
18  Elle n’avait qu’un fils, c’était toute sa vie
19  Il a disparu, emportant la caisse.
20  Depuis ce temps-là, elle pleure jour et nuit.
21  Le petit garçon qui sort de l’école
22  A eu un zéro, il sera puni
23  Et dimanche prochain, c’est ça qui le désole,
24  Au lieu de la fête, il restera chez lui.

25  La fête bat son plein, musique et manèges,
26  Nougats, carabines, voyantes, femmes nues.
27  Du matin au soir, c’est un long cortège:
28  Chansons, balançoires, la fête continue…

29  En face les petits vieux qui sont bien aimables
30  Ont perdu leur fille depuis vingt-cinq ans.
31  Ils n’ont qu’une marotte: faire tourner les tables.
32  Esprit, es-tu là?... Et ils sont contents…
33  Et moi comme tout le monde, j’assiste à ces drames
34  Mais je ferme les yeux, je pense à mon bonheur.
35  Nous nous sommes donnés tout deux corps et âme.
36  On est trop heureux pour avoir du coeur…

37  La fête bat son plein, musique et manèges,
38  Baisers, carabines, “Je t’aime”, femme nues.
39  Du matin au soir, c’est un long cortège:
40  Amour, balançoires, la fête continue…
 
 Monsieur Lenoble

1     Monsieur Lenoble est très triste
2     Depuis que sa femme l'a quitté
3     Avec un tout jeune artiste
4     Qu'elle a connu cet été
5     Et monsieur Lenoble écoute
6     La mélodie qu'elle aimait
7     Ces quelques notes goutte à goutte
8     L'empoisonnent à jamais
9     La-la-la...

10   T'as pas profité de ta chance
11   Mon ami, mon ami
12   Tu avais trop de confiance
13   C'est fini, c'est fini
14   T'avais une femme merveilleuse
15   Si jolie, si jolie
16   T'as pas su la rendre heureuse
17   T'es tout seul, elle est partie...

18   Monsieur Lenoble raisonne
19   Il pense à tout ce qu'il a fait
20   Ses intentions étaient bonnes
21   Même s'il n'était pas parfait
22   Peut-être pas très bon caractère
23   Il s'emportait pour un rien
24   Mais au bureau, ses confrères
25   Le trouvaient un homme très bien
26   Très bien... très bien... très bien...

27   T'as pas profité de ta chance
28   Mon ami, mon ami
29   Tu avais trop de confiance
30   C'est fini, c'est fini
31   T'avais une femme merveilleuse
32   Si jolie, si jolie
33   T'as pas su la rendre heureuse
34   T'es tout seul, elle est partie...

35   Monsieur Lenoble se mouche
36   Met sa chemise de nuit
37   Ouvre le gaz et se couche
38   Demain, tout sera fini
39   Et monsieur Lenoble pense
40   A celle qu'il adorait
41   Et monsieur Lenoble pense
42   A celle qu'il adorait...

43   T'as pas profité de ta chance
44   Mon ami
45   Tu avais trop de confiance
46   C'est fini...
47   T'avais une femme merveilleuse
48   Si jolie...
49   T'as pas su la rendre heureuse
50   Tu avais trop de confiance...
51   Trop de confiance... trop de confiance
52   Confiance... Confiance... 

Et ça gueule ça madame

1     C'est haut comme ça...
2     Non ... J'exagère...
3     Mettons, comme ça...
4     Enfin ... à peu près ça !
5     Ça paie pas d'mine,
6     Mais nom d'un chien !
7     Ça tient d'la place
8    Ce bout de rien...

9     {Refrain:}
10   Et ça gueule, ça, madame
11   On n'entend qu'elle, dans la maison
12   Y a pas, faut qu'elle se cherche des raisons
13   De ça, elle en fait tout un drame !
14   Et ça gueule, ça, madame
15   Elle me dit de toute sa hauteur :
16   "Faudrait pas croire que tu m'fais peur !"
17   Elle est crispée, elle tape du pied !
18   Elle sort ses griffes, elle ouvre ses yeux
19   Ça bouge, ça crie, c'est tout furieux
20   J'ai envie de la prendre dans mes bras
21   Et de la serrer tout contre moi ...
22   Mais ... ça gueule, ça, madame !
23   Moi, ça me fait rire, mais en dedans,
24   D'abord, je suis un gentleman,
25   Et c'est plus prudent !

26   2 - Pour la calmer, je cherche un truc
27   Je me dis, voyons ...
28   Je vais lui donner raison !
29   Et je lui dis : "Eh ben! C'est moi qui ai tort !"
30   "Ah ! tu l'avoues! " qu'elle dit.
31   Alors ... tut-tut-tut...

32   {Refrain:}
33   Et ça re-gueule, ça, madame
34   Même quand tout valse dans la maison
35   Y a pas, faut qu'elle cherche des raisons
36   De ça, elle en fait tout un drame
37   Et ça gueule, ça, madame !
38   Elle m'arrive là, juste à mon cœur,
39   Alors, des fois, pour lui faire peur,
40   Je serre les poings, je lève la main...
41   Elle a regard tellement surpris
42 Qu'on dirait que ses yeux sont punis !
43   Alors, bien sûr, j'ouvre les bras
44   Et elle se jette tout contre moi.
45   Et ça pleure, ça, madame
46   On cherche partout un grand mouchoir
47   Pour y cacher son désespoir
48   Qui fait peine à voir...
49   Je la console et je la mouche
50   Un peu après j'embrasse sa bouche
51   Je la reprends tout contre moi
52   Et je l'enferme dans mes bras...
53   Elle se fait petite, petite...
54   Mais alors, toute petite ...
55   Pour un peu, ça dirait "pardon"...
56   Oh ! Mais c'est pas fier, ça, madame !
57   C'est tout de même une satisfaction
58   Lui faire admettre qu'elle a tort
59   Et que je suis l'plus fort...
60   "JACQUES !!! Tu viens, oui ? ! ..."

Demain (il fera jour)

1     Demain il fera jour
2     C'est quand tout est perdu
3     Que tout commence
4     Demain il fera jour
5     Après l'amour
6     Un autre amour commence
7     Un petit gars viendra en sifflotant
8     Demain...
9     Il aura les bras chargés de printemps
10   Demain...
11   Les cloches sonneront dans votre ciel
12   Demain...
13   Tu verras la lune de miel briller
14   Demain...
15   Car demain:
16   Tu vas sourire encore
17   Aimer encore, souffrir encore
18   Toujours...
19   Demain il fera jour

20   Dans ton coeur brisé pour toujours
21   Il reste encore de l'amour
22   Tu crois ta douleur si profonde
23   Que ta vie va s'arrêter là...
24   La plus belle fille du monde
25   Peut toujours donner plus qu'elle a...

26   Demain il fera jour
27   C'est quand tout est perdu
28   Que tout commence
29   Demain il fera jour
30   Après l'amour
31   Un autre amour commence
32   Un petit gars viendra en sifflotant
33   Demain...
34   Il aura les bras chargés de printemps
35   Demain...
36   Les cloches sonneront dans votre ciel
37   Demain...
38   Tu verras la lune de miel briller
39   Demain...
40   Car demain:
41   Tu vas sourire encore
42   Aimer encore, souffrir encore
43   Toujours...
44   Demain il fera jour
45   Demain...

Non, je ne regrette rien

1     Non, rien de rien
2     Non, je ne regrette rien
3     Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal
4     Tout ça m'est bien égal
5     Non, rien de rien
6     Non, je ne regrette rien
7     C'est payé, balayé, oublié
8     Je me fous du passé

9     Avec mes souvenirs
10   J'ai allumé le feu
11   Mes chagrins, mes plaisirs
12   Je n'ai plus besoin d'eux
13   Balayés mes amours
14   Avec leurs trémolos
15   Balayés pour toujours
16   Je repars à zéro

17   Non, rien de rien
18   Non, je ne regrette rien
19   Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal
20   Tout ça m'est bien égal
21   Non, rien de rien
22   Non, je ne regrette rien
23   Car ma vie
24   Car mes joies
25   Aujourd'hui
26   Ça commence avec toi...

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